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samedi 23 juin 2007

God damn Corruption & God bless America !!!

Wow, mais quel titre fracassant... Que se passe-t-il???  Que lui arrive-t-il???  Il se révolte???  Il déraille???
Ben non, ne vous inquiétez pas, je vous mets en contexte d'abord.
Je crois que dans mon dernier récit, je vous laissais en vous ayant parlé de Kribi… À notre retour de Kribi donc, nous avions une invitation pour se rendre à Buea pour un super BBQ avec d'autres stagiaires AIESEC. Un méga get-together pour souligner en fait l'anniversaire d'Inga et Kris, deux stagiaires avec qui j'avais fait le Nord en plus d'Hugo et Laurence. Pour se rendre à Buea, deux possibilités : l'une à 1500F, en bus sardine et la lenteur… Et l'autre option à 1700F (wow, à peine 50cents de différence) est de prendre une voiture à un carrefour de Douala, à un demi-taxi de mon chez-moi.. La particularité de cette voiture est que cela fonctionne comme le taxi… C'est-à-dire que nous voyageons pour 1h30 à bord d'une voiture, généralement un Toyota Corolla, à 5 ou 6 passagers… 4 à l'arrière et 2 à l'avant plus le taximen. Une super aventure routière, entassé. Et ce qu'il y a de spécial en montant vers Buea, d'abord le Mont Cameroun, ce volcan que je n'aurai pu « ascensionné », et la fraicheur aussi… Pour la première fois depuis un mois, j'ai eu froid et j'ai dû mettre des pantalons.
Planning de la soirée : Tels de vrais Camerounais, nous arrivons en retard… La soirée était bien entamée, mais qu'à cela ne tienne… Verre de bière en main et en moins de deux je m'agrippe une assiette avec le poisson braisé. Wow, trop bon. J'adore ce plat, malgré ses nombreuses arrêtes c'est toujours un régal. Il y avait aussi une multitude de salades. Je me suis en somme régalé. Plus tard, après déjà quelques verres de vins (pas vraiment bon d'ailleurs) je me suis attaqué au « vin de palme ». C'est en fait la sève du palmier qui après quelques jours de fermentation devient très intéressant au goût. Peu goûteux en terme d'alcool, mais il fait la job! S'en suit une discussion de balcon avec quelques couche-tard avant d'aboutir chez Hugo pour la nuit.
À notre réveil, nous nous sommes redirigés chez Connie, notre hôte, une stagiaire, pour le petit-déjeuner. Ensuite, quelques heures plus tard nous nous sommes dirigés vers la plage, pourquoi pas ?  Limbé de son nom, cette petite ville à environ 45 minutes de Buea nous accueille d'un décor relativement agréable, la mer, au pied du Mt Cameroun. Pour les géologues d'entre vous, qu'a de spécial une plage au pied d'un volcan??? Question quiz… Elle est noire! Le sable est d'un noir cendres. On a vraiment l'impression de marcher dans les restes d'un feu, à la différence où ce sable est hyperfin. Et tout comme à Kribi, les vagues étaient énormes et l'eau pas trop sale. Donc une très agréable baignade nous y attendait. Et ce petit bout de plage est généralement peuplé d'autres frères et sœurs de couleur. Cette fois, nous y avons rencontré un petit groupe d'États-Uniens qui, tout comme nous, œuvrent dans des programmes de développement ici au Cameroun. De collègues donc. Frisbee et une bonne bière sur la plage, toujours agréable! Ce petit périple a été d'une courte durée en fait, car il nous fallait rentrer sur Douala, Emmanuelle et Laurence organisaient un petit « bye-bye » party pour souligner la fin de leur stage respectif. Nous étions cinq stagiaires à repartir de Limbe pour Dla. Et là l'aventure commence… Nous partons de la plage en taxi et jusque là tout va bien! Arrivés au centre de la ville de Limbe, où le carrefour des voitures qui rentrent sur Dla, on se fait véritablement harceler pour choisir telle ou telle autre voiture et là se déclenche une quasi bataille entre les Camerounais sur place à savoir qui prendra en charge ce petit groupe de 5 touristes (dont deux Blancs, la belle affaire…) Honnêtement, j'ai eu peur à certains moments que l'on se fasse accrocher par une voiture ou un coup de poings perdu… Olé! Ca commençait bien et 1,5 heures de route encore à faire… croyait-on!
Croyait-on, j'insiste! Vous savez, ici au Cameroun, l'on doit toujours avoir en sa possession une carte d'identité, donc un passeport (ou sa photocopie authentifiée). Aussi, l'une des conditions d'entrée au pays est d'avoir été vacciné contre la fièvre jaune. Cette preuve est d'ailleurs nécessaire à l'obtention du VISA! Et n'importe où, n'importe quand, nul n'est à l'abri d'un contrôle routier ou sur la rue par un gendarme qui exigera alors normalement une pièce d'identité faute de quoi, t'es dans le trouble… Vous le devinez donc, sur la route nous avons été contrôlés. Normalement, c'est très rapide, mais deux Blancs à bord, c'est toujours un bon placement pour des policiers corrompus. Nous avions tous les cinq une pièce valide d'identité comme le passeport ou la carte de résidence (pour les stagiaires qui restent plus longtemps). Et là le hic, c'est que le policier a demandé à voir le « carnet de vaccination » de chacun. C qui le cave, bâtard, qui se ballade avec son carnet de vaccination sur soi, non mais !!!!!!!!!!!  Moi j'étais OK, j'avais dans mon passeport la carte de fièvre jaune, mais deux d'entre nous ne l'avaient pas! Un Américain et un Tanzanien. Et j'étais le seul à bien m'exprimer en français. Ne pas avoir cette preuve de vaccination n'est pas un motif d'arrestation puisque nous avions tous la preuve du VISA, mais devant un policier, carabine à l'épaule, tu fermes ta gueule! (Désolé pour l'expression!) Et là débute la négociation, les pour parlers, etc. Je me suis fait aller le mâche-patate un bon 45 minutes avant qu'il ne laisse l'un des deux « fautifs » aller. Lequel d'après vous???  USA ou Tanzanie?  Ayant probablement peur de représailles de G.W. Bush, il a laissé Benjamin tranquille, mais la Tanzanie ne lui faisait pas peur apparemment.
Alors pour une autre demi-heure facile je m'obstine poliment avec le chef sur place. Il essaie différents moyens de me faire « peur », mais je connais quand même un peu mes droits et la Loi ici. Il tente aussi de me faire peur en remplissant un genre de constat d'infraction à mon endroit, alors que moi je suis « clean ». J'ai essayé de lui faire comprendre que ca donnait rien, surtout qu'il n'a même pas indiqué ce pourquoi il me donnait ce constat qu'il allait soit disant remettre à mon ambassade!!! Putain, il me prend pour qui? Chus pas cave. Il me dit que c'est parce que je parlais pour les fautifs!!! Bravo, remettre la faute d'un Tanzanien dans une ambassade canadienne, trouver l'erreur! Après avoir rempli ça, il me dit qu'il nous laissera tous partir. Il tien sa promesse, sauf qu'il conserve en ses mains le passeport du Tanzanien, Georges. Et ça recommence! Ça finira donc jamais, et pour moi, pas question de payer ce policier corrompu, car c'est bien cela qu'il voulait. Finalement alors que la boucane commençait à sortir par mes oreilles, Georges se dirige vers le policier, lui remet 2000F, et lui redonne son passeport, enfin. Ensuite on est reparti, enfin, avec tous nos trucs en main. Je me rassure en me disant que 2000F, c'est très peu payé pour entendre un Canadien chiant qui aime bien parler (ou écrire) pendant 1h30. ahahaha
Nous arrivâmes finalement à Dla, et no notre chauffeur s'est à son tour obstiné avec nous pour obtenir quelques francs de dédommagement pour le retard. Encore on négocie… Cette fois, 500F de plus pour qu'il se la ferme. Pas si pire! Mais je suis arrivé à la maison vraiment « exhausted » et épuisé pour la petite fête, fort agréable d'ailleurs.
Le surlendemain, mardi, s'est enclenché une séquence relativement difficile pour moi… Depuis mardi et pour les deux-trois prochaines, plusieurs stagiaires et autres membres d'AIESEC ici (des expatriés pour la plupart) repartent chez eux. C'est difficile de voir partir de nouveaux amis qui nous ont accueilli et intégré pendant un mois et qui ont constitué une certaine base de stabilité dans mon « choc culturel ». Laurence est la première, et mardi prochain, Emmanuelle et Stéphanie (VP au comité national), ensuite Landry (MCP Cameroun) qui part en stage. Toutes des personnes que je vois ici au quotidien et que j'apprécie beaucoup. C'est dur! Surtout qu'après un mois, c'est généralement là qu'on se sent un peu plus « homesick », que l'on s'ennuie de la maison. Un dur mélange… Mais ça passe généralement après environ 2-3 semaines.
Donc, mercredi, j'étais un peu « down » et Mylène, mon hôtesse du départ l'a remarqué et a eu la brillante idée de m'emmener dans un resto de type occidental. Qui dit occidental, dit généralement « Whitman », dit généralement plus dispendieux. Ahahah Qu'à cela ne tienne, direction « Le Glacier Moderne ». Pour la modique somme de 3500 ou 4000 F, j'ai eu droit à un bon gros cheese-burger, des frites, du ketchup&moutarde, un Coke et une petite crème glacée double-chocolat avec un vrai morceau de chocolat dedans!!! Je n'ai jamais été si heureux de manger du « Junk Food ». Je vous jure, j'étais si heureux après, ça m'a tellement aidé cette petite soirée. C'est bête de se rendre compte que mon moral d'un instant ne tenait qu'à un simple cheeseburger!!!! Ahaha Vive les Amériques et tous ses ressources!
Jeudi dernier, Emmanuelle et moi sommes allés à Yaoundé avec de bonnes intentions, rencontrer des gens d'ACDI (Agence Canadienne de Développement International), ceux qui finance notre stage indirectement, via AIESEC Canada. À notre arrivée, ils étaient en réunion. Bon! Au moins nous savons que le Canadien de Montréal se dirige vers les séries... Quoi! De kc qu'il raconte! Ahaha Le siège d'ACDI au Cameroun se situe aux bureaux du Haut-commissariat du Canada au Cmr. Un genre d'ambassade. Et dans ces bureaux il y avait La Presse, mais d'il y a environ 2 ou 3 mois. Je ne sais pas si c'est pire que les revues de dentistes… Enfin, cette escapade à Yaoundé nous aura permis de se balader un peu dans cette ville que nous ne connaissions pas vraiment. Une bonne journée, mais beaucoup de transport.
Donc nous voilà aujourd'hui le 23 juin, mon frère est officiellement gradué (beau bonhomme en costume pour le bal, il me ressemble!!!) Je te félicite énormément mon grand, voilà c'est fait!!! Enfin! Et aujourd'hui, c'est la veille de mon anniversaire, euh celui de tous les Québécois. Youpi, je ne fêterai pas seul, ma sœur, Manu m'accompagnera! Le planning de cette journée : afficher pleins de drapeaux du Québec dans la maison et tenter une expérience culinaire des plus aventureuses. Nous tenterons, avec les ingrédients locaux de faire découvrir le merveilleux monde de la POUTINE à nos comparses camerounais et d'autres nationalités. Nous irons donc demain magasiner dans le quartier des Blancs, ici à Douala pour tenter de trouver ce qu'il nous faut. Espérons que cela fonctionnera. « Patate, sauce brune et fromage… font un excellent mélange » disent Mes Aïeux. Donc sur ces paroles et je vous tiens au courant du résultat de cette expérience culinaire et de la St-Jean au Cameroun.
…et en espérant vous avoir rassuré sur ce titre plutôt freak!

M@T.

1 commentaire:

Vieux a dit…

Voilà, je reconnais bien le fils à ta mère. Pas capable de laisser passer une injustice.
Bravo! Je vois que tes valeurs sont dans le bon ordre:
- Dans le fond du baril, il y a la corruption.
- Et tout juste au dessus, mais à peine, la société étasunienne.
L'un est à peine mieux que l'autre, mais à choisir, la corruption est bien pire.
Je ne veux pas partir de débat...loin de moi. Il y a toujours quelque chose de positif dans toute mauvaise chose. Il s'agit de creuser et de trouver. Dans ton cas tu apprends (et vite à part de t'ça) à t'élever contre l'injustice et à la combattre de façon pacifique. Encore bravo!
On pense à toi tout le temps et on est content que tu vives une aussi belle expérience.
Tu grandis à vue d'oeil...

Martin